Les actualités Famille ravoire
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L’usine Nouvelle – Famille Ravoire se prépare au réemploi

Le négociant éleveur provençal Ravoire dynamise ses engagements environnementaux avec une gamme de bouteilles aptes au réemploi. La démarche sera expliquée aux consommateurs par le biais de la réalité augmentée.

Comment un négociant de vin peut-il renforcer ses engagements environnementaux ? À
Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), chez
Famille Ravoire, entreprise spécialisée dans les productions de la vallée du Rhône et de
Provence,
cela passera bientôt par le réemploi. D’ici au mois de juin, en effet, une
majorité d’appellations du négociant éleveur sera proposée dans des bouteilles
consignables. En outre, un QR code permettra aux consommateurs d’en savoir plus à
travers une expérience de réalité augmentée.

« Nous sommes engagés dans une démarche environnementale depuis quelques années. Mais nous voulions accélérer. Un bilan carbone scope 3 nous a appris que sur les 6500 tonnes de CO2 émises chaque année par l’entreprise, 3450 tonnes proviennent de nos bouteilles en verre. C’était donc le premier axe à privilégier »,
explique Alexandra Parfus, responsable marketing et développement. Ainsi, l’entreprise a opté pour des bouteilles allégées. « Cependant, le gain était relativement décevant », observe-t-elle. C’est pourquoi elle s’est tournée vers le réemploi. « Avec deux structures dans les régions que nous couvrons, Ma Bouteille s’appelle reviens d’une part, La consigne de Provence d’autre part, le champ des possibles s’ouvrait à nous. »

Bouteilles standard 

Cette nouvelle orientation impliquait toutefois la résolution de certains problèmes. Tout d’abord, le réemploi ne peut être envisagé que pour les bouteilles standard, les flacons gravés étant des bouteilles syndicales donnant lieu au paiement d’un droit d’usage, incompatible avec la réutilisation. Chez Ravoire, cela limite la conversion à sept des douze appellations commercialisées par la maison, côtes-du-rhône blanc et rouge, plan-de-dieu, crozes-hermitage, saint-joseph et côte-rotie. En outre, les bouteilles allégées ne sont pas adaptées à plusieurs rotations, obligeant Famille Ravoire à revenir aux anciens modèles.

Étiquettes lavables 

Ensuite se posait la question principale des étiquettes lors du lavage. « Les étiquettes adhésives traditionnelles sont difficiles à décoller, indique Alexandra Parfus. Avec l’imprimeur Inessens, nous avons donc travaillé avec Avery Dennison, qui a pu nous proposer un papier avec une colle lavable. » En revanche, la pose de ces étiquettes, après le remplissage, est plus difficile et nécessite encore des réglages. Côté traçabilité, enfin, la maison a remplacé la gravure des numéros de lot par un marquage au jet d’encre. « Les premiers tests avec Ma Bouteille s’appelle reviens sont bluffants, confie la responsable marketing. Une bouteille peut servir une dizaine de fois sans que son aspect soit altéré. » Son regret à ce stade ? L’insuffisance des points de collecte, recensés par Réseau consigne et accessibles sur le site de l’association.

QR code et réalité augmentée 

Le dernier enjeu, essentiel, porte sur la communication en direction des consommateurs, pour faire connaître et comprendre la démarche. Comme l’espace est restreint sur la contre-étiquette, le négociant éleveur a préféré recourir à la technologie d’ARwinelabels, qui combine QR code et réalité augmentée via l’application Argoplay ou la « webAR », accessible depuis un navigateur mobile, sans application à télécharger. Il offre ainsi immédiatement des contenus numériques – images, textes, vidéos, animations 3D – qui transportent le consommateur au milieu des vignes, dans le chai avec l’œnologue de la maison, ou qui expliquent les engagements environnementaux et l’intérêt de la consigne. En complément, un pictogramme est apposé à côté du code pour signaler que la bouteille est apte au réemploi et consignable. Une inconnue subsiste, toutefois, quant au taux de retour des contenants. « Pour le moment, la grande distribution se montre réservée vis-à-vis d’une consigne monétaire », constate Alexandra Parfus. Cela ne l’empêche pas de réfléchir déjà à d’autres développements, tels que l’intégration dans la gamme d’un rosé de Provence. « Mais, dans un seau à glace, l’étiquette va se décoller. Comment réagira le consommateur ? Changera-t-il ses habitudes ? »