Le Régional – Famille Ravoire se met à la bière et recycle ses bouteilles
Le groupe salonais, qui pèse 28 millions de chiffre d’affaires et emploie 34 salariés, s’est lancé dans le réemploi des bouteilles et travaille à une marque de bière.
Depuis un mois, un collecteur de bouteilles trône sur le parking du groupe Famille Ravoire, dans la zone de La Gandonne, à Salon-de-Provence. La concrétisation d’une réflexion qui vient de loin sur le réemploi des bouteilles, par cette entreprise familiale indépendante spécialisée dans les vins de la Vallée du Rhône et de Provence. C’est au cours d’un bilan carbone de l’entreprise, étudiant les émissions de carbone générées par les trajets de ses bouteilles, que le déclic s’est joué.
«On a pu voir que 6500 tonnes de CO2 était émises chaque année à partir de l’amont jusqu’au dernier kilomètre parcouru par la bouteille, explique Alexandra Parfus, directrice marketing et développement. Et la production de verre concentre à elle seule 3450 tonnes de CO2. L’expédition de bouteilles ne représentait que 8% de ces émissions car nous n’utilisons que le bateau, pas l’avion».
300 000 bouteilles aptes au réemploi
Si le travail d’analyse a été achevé en 2019, la Covid-19 a tout retardé. Après avoir étudié la possibilité de faire des bouteilles plus légères, en carton ou en céramique, Famille Ravoire s’est tournée vers la solution du réemploi. «On gagne 89% d’émission de CO2 et 37% d’économie d’eau avec une bouteille lavable par rapport à une bouteille dans la filière du tri».
Pour que la bouteille soit lavable et réutilisable, il a fallu travailler sur un nouveau papier à étiquette avec un des trois principaux papetiers mondiaux. «On a trouvé notre bonheur avec un papier qualitatif et qui part facilement au lavage, le Cotton Touch». Et c’est en juin 2022 que les nouvelles étiquettes ont été appliquées sur une gamme : Maison Ravoire. La première gamme entièrement dédiée au réemploi. Des bouteilles équipées aussi de collerettes avec pictogramme et QRcode pour avoir la liste des points de collecte. «Mais il n’y en a pas suffisamment encore».
C’est ce qui a poussé Famille Ravoire, dirigée par Olivier Ravoire, à installer son propre collecteur, fabriqué par l’entreprise française Lemon Tri. Une installation qui coûte à l’entreprise salonaise 500 euros de location par mois, entretien compris. Le collecteur récupère toutes les bouteilles aptes à la réutilisation. D’une contenance de 60 bouteilles, il flashe la bouteille pour vérifier la conformité puis édite un ticket d’un euro par contenant, à utiliser en déduction sur la boutique en ligne de Famille Ravoire.
«Ces bouteilles sont au fur et à mesure stockées dans des bacs récupérés chez nous par Réseau consignes, complète Alexandra Parfus. Une fois lavées à Valence, elles sont revendues à des industriels». Un cercle plus vertueux que recherchait et a trouvé l’entreprise salonaise. «Il y a encore du travail, mais on avance à notre manière. On aimerait passer toutes nos gammes au réemploi». Famille Ravoire, qui pèse 28 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 34 salariés, produit chaque année 6 millions de bouteilles de vin, dont désormais 300 000 aptes au réemploi. L’histoire est en marche.
Alexandre Valera
L’entreprise se met à la bière
Famille Ravoire se lance dans l’expérience bière. En effet, l’entreprise salonaise, attentive à une période de transition que vit le vin face à un attrait grandissant pour la consommation de bière, a déjà mis un pied dans l’univers mousseux.
Elle a en effet lancé une bière brassée avec Bulles de Provence, à Aix : la Provenç’Ale. Désormais, il s’agit d’aller plus loin dans la démarche. Une cuverie de 1000 hectolitres et une chaîne d’embouteillage vont être installées au sein des vastes locaux de la zone de la Gandonne. La production devait débuter à la rentrée prochaine, ce sera en septembre 2024.
«Ce sera cette fois notre propre bière, explique Alexandra Parfus, directrice marketing et développement. On débutera par une gamme simple dotée d’une blonde, d’une blanche et d’une IPA. Ensuite, on développera d’autres parfums, des éditions limitées etc. Notre but est d’apprendre et de réaliser un travail qualitatif, sur des bières de gastronomie. L’idée n’est pas de concurrencer les bières industrielles».
Dans un premier temps, l’objectif sera de produire 300 000 bouteilles de 33 cl par an.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé , à consommer avec modération.