Les actualités Famille ravoire
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Vitisphère – 200 000 bouteilles de vin « aptes au réemploi » pour ce négociant rhodanien

Désireuse de réduire son impact carbone, la maison Ravoire a mis sur le marché quelque 200 000 bouteilles aptes au réemploi. Dans la conjoncture actuelle, ce virage écologique devrait être également source d’économies.

Quand on vend quatre millions de bouteilles par an et que l’on se soucie de son empreinte sur l’environnement, le verre devient le souci numéro 1. La maison rhodanienne Famille Ravoire en a eu le cœur net il y a trois ans lorsqu’elle a réalisé son bilan carbone Scope 3 (qui comptabilise toutes les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes, du fournisseur jusqu’au consommateur).

« Sur un total de 6 500 tonnes de CO2eq, 3 750 t étaient dues à la fabrication du verre, relate Alexandra Parfus, directrice marketing et développement. Loin devant la viticulture et très loin devant le fret, alors que nous exportons dans différents pays ! » Le premier chantier a donc consisté à alléger le poids des bouteilles (- 130 g pour la bordelaise)… Avant de faire machine arrière. « L’allégement des bouteilles permet certes de réduire les émissions, mais l’impact est limité car on arrive vite à un plafond, relève Alexandra. La rencontre avec des acteurs du réseau consigne, fin 2020, nous a convaincu que le réemploi était une solution plus efficace. Pour avoir un impact conséquent, nous avons choisi de convertir plusieurs références de la gamme phare Maison Ravoire ».

Étiquettes lavables

Ce passage à des bouteilles aptes au réemploi a exigé des ajustements. Les bouteilles sont plus lourdes pour résister aux lavages, et standardisées afin d’être réemployables par d’autres opérateurs du réseau consigne. Fini les numéros de lot gravés sur les cols : la maison a ressorti ses anciens équipements pour repasser à l’encre. Aucun gros investissement n’a été nécessaire, mais il a fallu consacrer beaucoup de temps et d’énergie à ce virage vers le réemploi des bouteilles. Le plus gros chantier a été celui des étiquettes. Hors de question de dégrader le packaging, au risque de décevoir le consommateur habitué aux étiquettes épaisses avec blason et dorures… « Plus d’une année a été nécessaire pour effectuer les différents tests avec les fournisseurs, avant d’arriver à une étiquette lavable presque indifférenciable de l’originale », reprend Alexandra Parfus.

"Pyramide sur les cols"

Le passage à une gamme « apte au réemploi » a été transparent pour le consommateur, qui n’a pas non plus vu d’évolution de prix. Restait un casse-tête : comment l’informer de la possibilité de rapporter la bouteille à la consigne ? Car une bouteille « apte au réemploi » non réutilisée consiste en une double peine pour l’environnement, puisqu’elle est plus lourde qu’une bouteille standard… « Le picto sur la contre-étiquette ne suffit pas car seul un consommateur sur trois la lit, souligne Alexandra Parfus. En plus du picto et du QR code donnant la liste des points de collecte, nous avons décidé d’installer des pyramides sur les cols. » une solution pas idéale (puisqu’elle entraîne une production de cartons supplémentaires) mais jugée nécessaire le temps d’éduquer le consommateur à ce nouveau geste.

La maison Ravoire annonce près de 200 000 bouteilles aptes au réemploi mises sur le marché depuis juin 2022. L’ambition est d’arriver, aussi vite que possible, à convertir 100 % des cuvées. Le consommateur peut les rapporter dans différents points de collecte (comme le « corner réemploi » mis en place dans certaines grandes surfaces avec le partenaire Loop). Il récupère 0,5 ou 1 € de consigne par bouteille. Un site de collecte sera également ouvert au siège social de la maison rhodanienne, à Salon de Provence. Les bouteilles seront collectées en même temps que celles d’autres opérateurs, lavées par la Scic « Ma bouteille s’appelle reviens », puis redistribuées pour vivre leur deuxième vie.

Dans la conjoncture actuelle, cette évolution purement écologique devient un atout économique. « Au départ, une bouteille réemployable devait nous coûter plus cher qu’une bouteille standard, note Alexandra Parfus. Mais cela devient l’inverse ! Cela nous coute 0,27 €/col pour la collecte, le lavage et la réexpédition. Or une bouteille neuve aujourd’hui coute autour de 0,30 € et on nous annonce 0,40 € au premier octobre… » Sans parler des risques de rupture d’approvisionnement.

Par Bérengère Lafeuille Le 29 septembre 2022

https://www.vitisphere.com/actualite-97620-200-000-bouteilles-de-vin-aptes-au-reemploi-pour-ce-negociant-rhodanien.html

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